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Lil'Joa sans col roulé
23 février 2008

Laurène l'éponge culturelle - Partie 4

Orangers. Palmiers.  Cactus.

Petites voitures.  Coupoles.  Beaucoup de coupoles. 

Soccer.  Des joueurs, des ballons.

Coca-Cola.  Coca-cola arabe.

Nouvelle expérience dans une nouvelle salle de bains.

En voyage à l’autre bout du monde, Laurène est accompagnée de plusieurs autres élèves, qui sont aussi ses amis. Et d’accompagnateurs, bien entendu, qui sont aussi des amis, mais un peu moins.  Elle vibre au Maroc, mais pour une seule journée.  Les autres, elle les passera au Sénégal, terre de la Teranga, terre de l’accueil. Pour l’instant, elle répète sans cesse que le Maroc, c’est tellement beau, empruntant le ton lyrique d’une rêveuse accomplie.

À la première occasion, Laurène saute sur un tronc de palmier.  On prend une photo d’elle afin qu’elle l’insère dans son album  Mon premier voyage.  Le palmier est cliché.  Le soleil, l’humidité, les nouvelles langues, le sourire d’un peuple.  Le palmier, pour Lolo, c’est comme le sapin pour tous les Québécois.  Après le clic de la caméra, Laurène a son premier petit besoin à faire en terre lointaine.  Des toilettes derrière elle.  Elle ne sait pas à qui elles appartiennent.  Toilettes perdues au milieu d’un quartier riche en immeubles. Elle s’y rend sans hésiter, trop heureuse de découvrir enfin des toilettes non québécoises.

Finalement, la réalité, elle n’est pas si belle.  Elle hésite.  Sombres, en bois, dans une puanteur inquiétante.  C’est inquiétant, surprenant, oui.  Elle pense.  Et encore.  Pas très longtemps, puisque son besoin d’uriner est toujours là.  Il y aurait donc deux types de toilettes, se dit-elle, celle que les Québécois possèdent dans leur maison, et une autre beaucoup plus simple, un trou et un sceau.  Petit stress au bout des doigts, Laurène choisit la toilette turque.  Ce sera son baptême de la toilette turque.

Après la photographie et le pipi, quelques petites taches circulaires foncées sur son pantalon, Laurène retourne à l’autobus. La tête haute, elle s’assoit sur son siège, fière de vivre de nouvelles expériences culturelles, aussi banales soient-elles, mais combien magnifiques aux yeux d’une découvreuse.

Tour d’autobus dans Casablanca.  Pif de chien renifle l’air de la plus grande ville marocaine.  Deux couleurs priment : le beige et le vert.  C’est ce dont elle se souviendra, elle le sait.  Le beige du sable, évidemment, du vent qui le balaie, qui lui rappelle la présence réconfortante du presque désert.  Le vert de la nature.  Palmiers-clichés, propreté, coupe parfaite des arbres souvent crochus, clôtures naturelles de chaque côté du boulevard asphalté complètement lisse.

Assise confortablement dans un car marocain, Lolo empoigne son Journal voyageur, afin d’y laisser une trace du moment présent.  Elle veut se souvenir.

22 février 2004, dimanche, 14h10 (heure du Maroc)

                         Que de belles vues, que de bonnes gens !  Je ne sais pas où on s’en va, mais je m’en balance, je regarde dehors en attendant.  Je me demande : celui-là, avec une robe bleue et des souliers pointus tout aussi bleus, qu’est-ce qu’il fait dans sa vie pour être si différent ?  Et l’autre, le petit enfant maigrichon qui court après le chat, sourit-il comme moi ? Je suis libre : je voyage !  Mon rhume a cessé.  Je respire profondément comme j’aime le faire.  Je sens la différence, je la goûte.

            Plus tôt, on est allé dans de petites ruelles qui forment un genre de quartier.  Le seul mot ruelle me fait habituellement peur.  Ça fait sombre, violent, misérable.  Mais au Maroc, c’est positif, et j’aime.  C’étaient des petites ruelles habitées comme je n’en avais jamais vues auparavant.  Des ruelles chaleureuses.  Les bâtiments étaient tous pareils : la moitié supérieure en blanc, et le bas en bleu.  On m’a dit que le blanc sert à éloigner les mauvais esprits et que le bleu représente le Sud.  Et éloigne les mouches aussi.  Bizarre. À mon avis, j’ai mal interprété ce que Bingo m’a dit.  Il est drôle, lui.

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  • Je m'amuse, je procrastine, j'écris sur tout et rien, mais encore plus sur rien... Les voyages, les petits détails du quotidien, la bouffe, la culture, les souvenirs... bref, les trucs qui m'intéressent apparaîtront dans mon blogue décolleté.
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