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Lil'Joa sans col roulé
23 février 2008

Laurène l'éponge culturelle - Partie 2

Dans les profondeurs colorées de ses souvenirs, dans les bassesses de son esprit, toujours Laurène se remémore, se souvient, s’amuse dans son passé.  Son petit air perdu la rend charmante, coquine, drôle même.  Elle se trouve drôle, elle rit d’elle-même.  C’est vrai.  Laurène a presque un cinquième de siècle.  On peut en déduire que c’est à peu près 18 ans.  Ces centaines et centaines de jours de cette vie lui paraissent si courtes, mais si longues à la fois ;  sa tendre enfance et ses rêves passés ne sont pas à des kilomètres derrière, et son avenir sera bientôt.

Laurène se souvient.  Laurène vit au Québec, elle se souvient.  « Je me souviens. »  Un lien d’appartenance la colle à son pays, disons à sa patrie, bien que son regard se perde vers tous les lieux que peut lui indiquer la rose des vents.  Lolo est aussi attachée à sa maison familiale, endroit rempli d’elle.  Plus jeune, elle vivait ce qui allait devenir plus tard ses souvenirs d’enfance.

Derrière chez elle, il n’y avait pas encore de piscine.  Aujourd’hui il y en a une, mais c’est sans importance.  Sur le grand tapis de gazon vert tacheté de jaune, elle marchait, se chatouillait les pieds avec les brindilles.  Pieds nus dans le sable, elle déteste ça, mais sur le gazon, c’est différent.  Pour cette raison, elle marchait nue, mais des pieds seulement.  Elle se rendait à l’arrière de la remise en tôle qui sentait le gaz et les figurines de plastiques caoutchouteuses.  Drôle d’endroit pour se réfugier, mais elle s’y plaisait.  Son arbre à framboises, c’est le nom qu’elle lui avait donné, était planqué là.  Il était minus.  Drôlement pathétique pour une enfant voulant manger quotidiennement des framboises aux vapeurs de fraîcheur sucrée.  En plus d’être de petite taille, il produisait peu : deux ou trois petits fruits rouges par jour.  Lolo s’y plaisait, c’est ce qui compte.  Les bruits et les sons de l’été, les parfums frais, fruités, floraux, du 291 rue Reine, de tout ça, elle se souvient.

Lolo voyage dans un temps antérieur.  Elle aime voyager, dans le temps comme dans l’espace. Ainsi, elle fait des périples spatiotemporels.  Ça lui rappelle ses cours au collégial : les analyses filmiques spatiotemporelles.  Elle pratique ça par passe-temps, sinon pour exercer sa mémoire.  Peut-être Laurène est-elle nostalgique, c’est pensable.  C’est fort pensable. Pourquoi alors reviendrait-on dans le temps si on n’en trouvait pas l’intérêt ?  Oui, Laurène est Nostalgique.  Oui, elle l’est, mais du moins, ce n’est pas un surnom.  Elle est juste nostalgique, ce dernier mot étant écrit normalement, se fondant dans le reste de la phrase, comme un cornet de crème glacée au soleil.

Lolo possède effectivement un surnom : le Pif de Chien.  Ce n’est pas très sexy, elle s’en confie.  En fait, son nez est d’une royale importance dans ses souvenirs.  Tout est relié à son nez, à son pif de chien.  Elle a réellement un de ces nez, pas dans le sens où il est surdimensionné, mais plutôt surdéveloppé.  Grâce à ses narines, Pif de chien répertorie de nombreux souvenirs qu’elle accumule sans cesse.  Toujours frais en tête malgré le temps qui coule.  Elle aimait la salle de jeux au sous-sol, le plancher de ciment gris, les murs de préfini, les multitudes de feuilles à dessiner dépareillées, la table verte pas stable des Ninja Turtles, et elle réussit à s’en rappeler grâce à son nez, grâce à l’odeur de la vinaigrette qu’elle descendait rituellement au sous-sol pour accompagner ses bâtons de céleri.  Lolo adore son nez.  Elle se remémore une activité entre filles, avec sa mère et ses copines, aux Galeries de la Capitale, l’île MoukMouk selon sa mère.  Lolo n’avait que trois ans, un giga suçon multicolore entre ses mains.  L’odeur du bonbon sucré lui revient, toute la situation lui revient.

Les souvenirs, les odeurs et les rêves, tous les trois vont ensemble, sont en étroite connexion.  C’est scientifique.  Dans la tête de Laurène, tout est clair, on oublie l’obstination.

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Lil'Joa sans col roulé
  • Je m'amuse, je procrastine, j'écris sur tout et rien, mais encore plus sur rien... Les voyages, les petits détails du quotidien, la bouffe, la culture, les souvenirs... bref, les trucs qui m'intéressent apparaîtront dans mon blogue décolleté.
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